En 2015, 195 pays ont signé l’accord de Paris. Un ordre de mission mondial visant à réduire les émissions de CO2 à zéro d’ici 2050 et à limiter ainsi l’augmentation de la température à deux degrés – voire un degré et demi de préférence. Cela signifie que de nombreux secteurs doivent changer radicalement.
« Chaque secteur doit opérer une transition vers un environnement plus vert et plus durable. Personne ne peut y échapper », déclare Vincent Triesschijn. « Quand des entreprises n’ajustent pas leurs plans pour le futur – alors qu’elles sont au courant de l’accord de Paris depuis plus de cinq ans – on est en droit de se demander s’il s’agit d’investissements pérennes. Si elles-mêmes ne s’y préparent pas, la question est : de quelle manière les choses vont-elles avancer dans ce cas ? S’agira-t-il d’un revirement destructeur ou progressif ? Cela reste à voir, mais on ne peut pas rester les bras croisés. »
Vincent Triesschijn : « Si vous deviez agir de manière très intuitive, vous investiriez immédiatement dans une entreprise du secteur de l’énergie qui est déjà durable, comme celles qui sont actives dans les parcs éoliens. En agissant de la sorte, vous excluez les entreprises qui ne sont pas durables. Le problème de ce raisonnement est que les entreprises qui sont déjà extrêmement durables requièrent souvent des investissements coûteux et que, dès lors, votre argent ne rapporte pas nécessairement grand-chose. »
Que faire dans ce cas ? « Il est difficile de déterminer quels secteurs sont bons ou non. Vous devriez surtout examiner la façon dont une entreprise spécifique envisage l’avenir. A-t-elle des projets ambitieux et se prépare-t-elle à une transition durable ? Si tel est le cas, vous pouvez envisager d’investir dans cette société. »
Toutefois, vous devez tenir compte de certains facteurs. « Les entreprises doivent être capables de changer. Prenez, par exemple, les usines qui produisent beaucoup de CO2 et qui n’ont techniquement pas d’autre possibilité. L’histoire s’arrête là », explique l’expert en durabilité.
Par ailleurs, les entreprises doivent également vouloir changer. « Si vous cherchez une entreprise à fort potentiel dans laquelle investir, vous devez avoir l’assurance que la direction peut mettre sur la table un plan ambitieux vers davantage de durabilité. Ce n’est qu’alors que vous pourrez envisager d’y investir. »
Vincent Triesschijn : « Il convient de mener ses recherches de manière rigoureuse, car les chiffres peuvent parfois être trompeurs. Actuellement, les secteurs les moins générateurs de CO2 sont ceux de la communication, des logiciels et des assurances. Ce dernier secteur, par exemple, ne génère pratiquement aucune émission, mais est particulièrement sensible au changement climatique car les assureurs doivent couvrir les personnes et les entreprises touchées par des catastrophes naturelles. Il y a donc à nouveau des risques plus élevés dont il faut tenir compte. »
« Nous ne pouvons donc pas dire globalement : investissez ici et pas là. Il convient de faire une évaluation pour chaque investissement individuellement, sur la base des faits. Ce n’est qu’alors que vous pourrez évaluer si votre investissement représente un choix judicieux. »
Dans ce cas, procédez ici à notre analyse de durabilité .
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