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Enjeux: La politique commerciale annoncée par Donald Trump n’est pas de bon augure pour la croissance

Nous n’anticipons pas de récession de l’économie mondiale en 2025, mais l’incertitude plane. Une chose est sûre cependant : le déficit américain va continuer de se creuser.

En matière d’investissement, l’analyse des opportunités est indissociable de celle des risques. S’agissant de 2025, à quel moment ces risques sont-ils les plus susceptibles de se matérialiser et avec quelle probabilité ? Quel rapport existe-t-il entre le romancier Ernest Hemingway et la dette abyssale des États-Unis ?

La croissance menacée par les politiques annoncées de Donald Trump

Donald Trump promet un tour de vis de la politique migratoire et commerciale. Notre scénario central prévoit une hausse progressive des droits de douane américains à partir du deuxième trimestre 2025, au risque de freiner la croissance économique plus tard dans l’année.

Si une récession est peu probable en 2025 ou même en 2026, la croissance de la zone euro devrait rester inférieure à sa tendance de long terme. En outre, pour faire face au ralentissement de la croissance provoqué par une hausse des droits de douane américains, la Banque centrale européenne n’aura certainement pas d’autre choix que d’abaisser drastiquement son taux directeur, Ce dernier devrait tendre vers 1%.

Outre-Atlantique, la situation est tout autre. Les droits de douane et les tensions sur le marché du travail devraient faire repartir l’inflation à la hausse. A court terme néanmoins, la Réserve fédérale devrait poursuivre ses baisses de taux. Toutefois, une hausse de l’inflation contribuera à réduire ses marges de manœuvre qui seront, à terme, bien plus limitées que celles de la Banque centrale européenne. Nous anticipons que la Réserve fédérale abaissera son taux directeur en 2025 à 3,5%, un niveau relativement élevé, qui finira certainement par peser sur la croissance américaine. Par ailleurs, en raison de l’écart de trajectoire des politiques monétaires des Banques centrales américaine et européenne, le dollar devrait nettement se raffermir.

Beaucoup d’inconnues entourent encore les politiques que Donald Trump appliquera réellement. S’il adopte une position plus ferme que ce que prévoit notre scénario central, la croissance pourrait se trouver davantage sous pression.

La problématique de la dette publique

Au cours du second mandat de Donald Trump, le déficit public américain devrait vraisemblablement continuer de se creuser. Dans son roman, The Sun Also Rises (Le soleil se lève aussi), Ernest Hemingway décrivait la faillite de l’un de ses personnages en ces termes, « progressivement, puis brusquement », description éminemment pertinente d’une situation latente qui se dégrade soudainement. Or, s’il est un problème latent, c’est bien celui de la dette américaine.

“Beaucoup craignent aujourd’hui, à juste titre, que la hausse des niveaux d’endettement ne menace la viabilité des finances publiques. Une approche équilibrée couvrant à la fois les recettes et les dépenses publiques est essentielle pour éviter toute spirale de la dette.”

Florian Bardy

Gérant obligataire

Pour l’heure, les marchés financiers ne semblent pas inquiets. Les investisseurs considèrent le dollar comme une monnaie stable et les emprunts d’État américains comme des investissements relativement sûrs. Il arrivera néanmoins, tôt ou tard, le moment où les marchés commenceront à douter de la capacité du gouvernement américain à rembourser ses dettes et, dans ce cas, les rendements des emprunts d’État américains pourraient sensiblement se tendre.

Or pour pouvoir supporter des taux d’intérêt plus élevés, les États-Unis pourraient être contraints de s’endetter plus encore. Le risque d’une telle spirale de la dette est que cela n’entraine un choc conduisant à une crise de la dette. Si, à court terme, un tel scénario semble peu probable, à long terme, la dette publique abyssale des États-Unis constitue une réelle menace. Relever les impôts pourrait résoudre ce problème, mais le discours politique ne va pas, pour l’heure, dans ce sens.

Les actions américaines sont-elles chères ?

Autres enjeux de taille : les niveaux de valorisation des actions américaines. Sur la base des indicateurs de valorisation tels que le ratio cours/bénéfices, les actions américaines sont plus chères que leurs homologues européennes. Un constat qui se vérifie également au regard des données historiques.

“Les actions américaines sont plus chères que les actions européennes. Toutefois, au niveau sectoriel, la situation est plus nuancée. S’agissant du secteur de la technologie, il n’y a guère de différence de valorisations entre les États-Unis et l’Europe. ”

Thomas Pellegrom

Stratégie d’investissement

L’analyse sectorielle montre que les valorisations sont particulièrement élevées dans le secteur de la technologie, constat partagé tant pour les valeurs américaines qu’européennes (voir le graphique ci-dessous). Le niveau de valorisation globalement plus élevé des actions américaines s’explique essentiellement par la valorisation du secteur de la technologie, qui représente une part beaucoup plus importante aux Etats-Unis qu’en Europe. Cela étant, les marchés américains, tout comme le secteur de la technologie recèle encore des opportunités d’investissement. Pour plus d’informations vous pouvez consulter notre analyse Opportunités.

Les valorisations élevées représentent-elles un risque ? Si l’on regarde les perspectives de performance, la réponse est oui. Des valorisations élevées suggèrent que les bonnes nouvelles, à la fois économiques et sur le plan des anticipations de résultats des entreprises, sont déjà en grande partie intégrées dans les cours. Cela constitue l’une des raisons pour lesquelles nous anticipons des performances des marchés actions positives mais modestes en 2025.

Instabilité géopolitique

Les tensions géopolitiques restent une menace pour les marchés financiers en 2025. Au cours des dernières années, les prix du pétrole se sont envolés plusieurs fois en réponse à l’escalade des tensions au Moyen-Orient. Toute nouvelle tension est donc toujours susceptible de faire bondir les prix du pétrole, avec le risque que l’inflation reparte à la hausse.

Deux impératifs : diversification et discipline

Certains risques sont plus pressants que d’autres. Si le déficit public américain constitue une menace à plus long terme, les mesures politiques annoncées par Donald Trump pourraient quant à elles avoir un impact sur les marchés financiers dans les prochains trimestres. Dans ce contexte, nous abordons 2025 sur une note modérément positive et conservons un certain appétit pour le risque au sein de nos portefeuilles. Dès lors, les investisseurs devront rester vigilants, tandis que diversification et discipline d’investissement devraient être les maîtres mots de la gestion de portefeuille en 2025.

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