Javascript is required

La régularisation fiscale ne sera plus possible à partir de 2024. Prenez des mesures en temps utile !

En 2016, La DLU4 a été introduite dans notre arsenal législatif. Il s’agit de la quatrième loi permettant de déposer une déclaration libératoire dite « unique ». En résumé, cette législation permet aux personnes physiques et morales de régulariser l'impôt sur les "revenus, sommes et valeurs" qui n’auraient pas été soumis à leur régime de taxation ordinaire. La même possibilité de régularisation existe également en ce qui concerne la TVA ou les cotisations de sécurité sociale éludées.

La pratique montre que la grande majorité des régularisations concerne des personnes physiques qui, dans le passé, n'ont pas déclaré des revenus provenant d'espèces ou de portefeuilles-titres détenus à l'étranger. Contrairement aux législations sur les régularisations précédentes, où il était possible de choisir les revenus ou le capital à régulariser (par exemple uniquement les revenus non prescrits, le capital en tout ou partie, etc.), il est désormais obligatoire de régulariser la totalité du portefeuilles-titres en question, sauf à prouver (par écrit) qu'une partie de celui-ci a déjà subi son régime fiscal (par exemple parce qu’il provient de revenus professionnels déclarés et qui a été placés à l’étranger). 

Le coût fiscal des régularisations ainsi soumis aux tarifs de: 40 % pour le capital (prescrit) et pour les revenus non prescrits, le taux est celui en vigueur mais majoré de 25 points de pourcentage. Après avoir acquitté ces pénalités, le contribuable reçoit une attestation de régularisation qui confère une immunité fiscale et pénale. En d'autres termes, le contribuable repentant ne peut plus être poursuivi pour cette évasion fiscale par les autorités fiscales ou le ministère public. 

Quelques exemples pour illustrer cela :

Exemple 1

2016 : X vend les actions de sa propre société à un tiers pour 1.000.000,00 € et reçoit cette somme sur un compte belge. 

2017 : X transfère l'intégralité du prix de vente reçu sur un compte luxembourgeois nouvellement ouvert. 

2023 : X souhaite clôturer son compte luxembourgeois et rapatrier l'intégralité du solde. Depuis 2017, X a perçu 10 000,00 € par an en dividendes et intérêts imposables sur ce compte, qu'il a toutefois "oublié" de déclarer dans sa déclaration à l'impôt des personnes physiques pendant toutes ces années. 

Que faut-il régulariser et combien cela coûte-t-il ? 

Le bénéfice que X a réalisé en 2016 sur la vente de ses actions n'est pas taxable et peut être considéré comme du capital de départ "blanc". 

Pour la période 2017-2021, les revenus (non prescrits) doivent être régularisés. Depuis 2017, le taux d'imposition normal pour les revenus mobiliers est de 30 %. Dans le cadre de la régularisation, 25 points de pourcentage supplémentaires seront ajoutés. Total à payer : 10.000 € x 5 x 55% = 27.500,00 €. 

En ce qui concerne les années 2022 et 2023, aucune régularisation n'est nécessaire, puisque ces revenus peuvent/doivent (encore) être déclarés directement dans la déclaration à l'impôt des personnes physiques.

Exemple 2

19XX : Y ouvre un compte au Luxembourg et y dépose 1 000 000,00 € en espèces et en titres au porteur (Il s’agit d’avoirs qui n’ont jamais été déclarés dits "noirs"). Y dissimule le compte aux autorités fiscales belges. 

2015 : A la fin de l'année, le solde du compte est de 2.500.000,00 €. 

2016 : Y commence à déclarer spontanément les revenus mobiliers imposables dans sa déclaration d'impôt sur le revenu des personnes physiques en Belgique. Il ne régularise pas sa situation fiscale pour le passé. 

2023 : Y souhaite clôturer son compte luxembourgeois et rapatrier l'intégralité du solde. 

Que faut-il régulariser et combien cela coûte-t-il ? 

Y est dans une situation où il n'est pas possible de justifier l'origine des capitaux, ni de démontrer que les revenus mobiliers ont été déclarés depuis 19XX jusqu'en 2015. D'un point de vue fiscal, toute cette période est prescrite. En revanche, à partir de 2016, les revenus mobiliers ont été déclarés et peuvent être prouvés. 

La régularisation d'un capital fiscalement prescrit coûte 40 % d'impôt, soit : 2.500.00,00 € x 40 % = 1.000.000,00 € à payer. 

Toutefois, comme indiqué précédemment, cette possibilité de régularisation DLU4 expirera à la fin de l'année 2023 ! (pour rappel : la législation sur la régularisation régionale avait déjà expiré à la fin de 2020). 

Voici quelques raisons qui pourraient pousser à utiliser cette faculté de régularisation : 

  • L'échange automatique de données au niveau international progresse et les autorités fiscales belges atteignent progressivement leur vitesse de croisière dans le traitement de ces données et leur utilisation dans le cadre de contrôles fiscaux. 
  • Il semble qu'il y ait encore beaucoup d'actifs gris (foncé) sur des comptes à l'étranger et que les institutions financières soient obligées d'adopter une attitude stricte lorsque ces actifs doivent être rapatriés. Le plus souvent, ces fonds ne peuvent être acceptés qu'après la régularisation de ces avoirs étrangers. 
  • Le régulateur a également obligé les banques belges à revoir les rapatriements passés. Par conséquent, les (revenus des) avoirs qui n'ont pas été régularisés ou qui ne l'ont été que partiellement à l'époque doivent maintenant être (re)régularisés à des fins fiscales. 
Les personnes susceptibles d'être confrontées à cette situation n'ont donc plus que cinq mois pour y remédier.

Que se passera t’il après la 31 décembre 2023, date à laquelle la législation sur la DLU4 disparaîtra ?

Historiquement, même en l’absence de dispositions particulières, il a toujours été possible pour un contribuable d’aller spontanément voir son contrôleur fiscal en vue de régulariser sa situation. Le problème qui se pose est qu’il s’agit alors d’une négociation avec le contrôleur en dehors d’un cadre juridique clair. Par le passé, en l’absence de législation, les contrôleurs s’inspiraient même des anciennes dispositions de régularisation. Il va de soit que la position du contribuable dans un tel cas de figure est pour le moins inconfortable et que pour éviter tout écueil certains avocats négociaient sur une base anonyme avec les contrôleurs fiscaux. Il se pourrait aussi qu’une nouvelle mouture de DLU 5 émerge dans le futur. Cependant, nous avons pu constater au cours des 20 dernières années que chaque nouvelle mouture de DLU coûtait plus cher au contribuable repentant. C’est pourquoi, pour les contribuables qui en auraient besoin, il est vivement conseillé d’encore saisir la possibilité de participer à la DLU 4 avant la fin de cette année.

Tags

Article
Votre patrimoine
Actualités
Déclaration d'impôt
Fiscalité

Articles similaires