Update Obligations : Une Fed plus prudente à l’égard des baisses de taux

La Réserve fédérale américaine a adopté une baisse de son taux directeur de 25 points de base pour les porter à 4,5 %. Cette baisse a été associée à un message clair de la Fed, qui a expliqué avoir l’intention de ralentir le rythme des baisses de taux en 2025.
Le président de la Fed Jerome Powell a reconnu que cette décision n’a pas été partagée à l’unanimité au vu des prévisions économiques et dans un contexte de croissance du PIB résiliente et d’inflation de base persistante en 2024. Au cours des 12 derniers mois, la tendance de croissance américaine (1 %) et d’inflation (0,5 %) a augmenté, alors que la Fed a adopté des baisses de taux à hauteur de 100 points de base en 2024.
Le marché obligataire a réagi en anticipant seulement 25 points de base de baisses de taux en 2025, ce qui constitue une progression plus lente vers des taux bas et un resserrement plus considérable des conditions financières. Nous pensons que la Fed devra faire face à plusieurs défis lors de la première moitié de l’année 2025. Notre scénario de base est une absence de baisse de taux en janvier, mais il est malgré tout possible que le taux directeur aux États-Unis termine l’année 2025 à 3,5 %, ce qui pourrait être considéré comme le point neutre de la Fed. Nous reconnaissons toutefois que de meilleures nouvelles à propos de l’inflation ou une détérioration des chiffres de l’emploi devraient être nécessaires pour atteindre ce niveau.
Les bons du Trésor américain à dix ans affichent actuellement un rendement autour de 4,5 % alors que celui du Bund allemand évolue aux alentours de 2,27 %. Étant donné que le marché ouvert de dette d’État le plus important au monde est celui-ci des bons du Trésor américain, ils ont plus d’influence sur l’orientation de l’extrémité longue des rendements obligataires.
En Europe, la croissance faible mais tout de même positive et les fortes baisses de taux de la Banque centrale européenne (qui est sur le chemin de la normalisation) sont susceptibles de maintenir les spreads de taux souverains européens à un niveau faible. Les rendements américains sur le long terme sont malgré tout susceptibles de baisser légèrement en cas de scénario budgétaire contenu, étant donné que la solide croissance américaine semble avoir été anticipée par les marchés. Pour la fin de l’année 2025, nous prévoyons que les rendements des bons du Trésor américain à dix ans seront établis à 4,20 % et les Bunds allemands à 1,45 % (lorsque les rendements obligataires baissent, les prix des obligations grimpent).
Roel Barnhoorn