Update Obligations : Tous les yeux sont rivés sur les données d’inflation

La semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a adopté une baisse de son taux directeur pour la huitième fois depuis le mois de juin de l’année dernière.
À la suite de la décision, la présidente de la BCE Christine Lagarde a indiqué que la banque centrale avait « presque terminé » son cycle de politique monétaire actuel. Les marchés prévoient une baisse de taux supplémentaire d’ici la fin de l’année. Toute l’attention s’est dorénavant portée sur les négociations de tarifs douaniers à venir et sur leur potentiel effet sur la croissance et l’inflation des deux côtés de l’Atlantique.
La baisse de taux n’était pas une surprise en raison des pressions sur la croissance économique européenne et de la perspective que l’inflation reste modérée pendant une période prolongée. Les deux principaux facteurs contribuant à cette tendance désinflationniste sont la baisse des prix de l’énergie et la solidité de l’euro. Le taux de change Euro/USD se rapproche de son niveau le plus élevé depuis 2022, ce qui fait chuter les prix des importations. En mai, l’inflation de la zone euro s’était établie à 1,9 % en glissement annuel, suscitant des craintes quant à un éventuel risque de sous-inflation. L’économiste en chef de la BCE Philip Lane a rappelé cette semaine que la baisse de taux était cruciale pour éviter que l’inflation reste en dessous de la cible de 2 %.
La politique de taux de la BCE a exercé une pression sur les rendements des obligations européennes à maturité plus courte, avec le rendement du Bund allemand à 2 ans qui a reculé de 120 points de base au cours de l’année écoulée, tandis que le rendement à 10 ans est resté relativement stable en glissement annuel.
Aux États-Unis, les marchés ont également examiné de près les données d’inflation cette semaine. La hausse de l’inflation de mai était inférieure aux prévisions, ce qui signifie que les entreprises doivent encore répercuter les coûts liés aux barrières tarifaires plus élevées sur les consommateurs. À la suite de la publication de ces chiffres d’inflation, la probabilité d’assister à une baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale en septembre est passée à 80 %. Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans, qui est sensible à la politique de la banque centrale, est retombé en dessous des 4 %, alors que les rendements sur le long terme grimpent depuis avril à cause des inquiétudes relatives à l’augmentation des déficits gouvernementaux.
L’influence des barrières tarifaires sur les importations américaines reste incertaine à la fois pour l’Europe et les États-Unis. Alors que la Réserve fédérale devrait maintenir ses taux inchangés la semaine prochaine, la BCE se rapproche de la fin de son cycle d’assouplissement. Les obligations européennes de la catégorie « investment grade » avec des durations plus longues restent privilégiées et peuvent jouer le rôle d’éventuel coussin de sécurité en période d’incertitude.