Résultats des élections législatives françaises, quels impacts pour les marchés financiers ?

Avec un taux de participation de 66,7%, le second tour des élections législatives a livré son verdict hier soir : le Nouveau Front populaire obtient 182 sièges ; Ensemble pour la République conserve 168 sièges ; le Rassemblement National obtient 143 sièges (intégrant l’association LR-RN) ; enfin Les Républicains et divers-droite atteignent le nombre de 60 députés et divers-gauche 13 sièges. Aucun parti n’obtient la majorité absolue à 289 députés.
Quels sont les scénarios politiques ?
Rappelons d’abord quelques éléments. Le président de la République est le seul à pouvoir nommer le Premier ministre, sans date butoir pour le faire. L’article 49 confère à l’Assemblée nationale le pouvoir de renverser un gouvernement via le vote d’une motion de censure. Par conséquent, traditionnellement, le représentant du camp majoritaire est nommé pour constituer son gouvernement. Enfin, une nouvelle dissolution ne peut se produire dans un délai d’un an.
Avec ces résultats, la France se retrouve dans une situation inédite sous la Vème République. Des multiples scénarios sont envisagés par les analystes politiques, allant d’un gouvernement assis sur une majorité plurielle à celui d’un gouvernement technique. La situation politique sera probablement mouvante au cours des prochains jours. Aujourd’hui, le premier ministre M. Attal devrait remettre la démission de son gouvernement au président de la République. La première séance de la 17ème législature de l’Assemblée nationale débutera le jeudi 18 juillet.
Au-delà de ces quelques semaines, il est possible que nous connaissions une phase d’instabilité politique qui empêchera la mise en œuvre de réformes structurantes pour la France et potentiellement pour l’Union européenne.
Quel est l’impact sur les marchés financiers ?
Depuis les résultats du premier tour, les marchés d’actions européens ont rebondi – en particulier l’indice CAC 40 qui enregistre une progression de 2,6% - et les marchés américains et émergents ont poursuivi sur leur tendance haussière. Sur les obligations d’Etat, le taux 10 ans français a reflué pour clôturer la semaine à 3,2%.
Ce matin, 8h00, les contrats futurs européens indiquent une ouverture en baisse modeste de l’Eurostoxx 50 (de l’ordre de -0,3%) et un léger recul du taux 10 ans français ; enfin l’euro reste stable autour de 1,0821.
Politique d’investissement
Notre politique d’investissement reste inchangée. Nous surpondérons légèrement les actions et les obligations, considérant toujours le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, soutenue par les Banques centrales, comme le plus probable. Au sein de l’allocation actions, nous surpondérons les actions américaines.
Nous rappellerons, une nouvelle fois, deux principes fondamentaux de l’investissement financier. D’une part, la diversification géographique et sectorielle permet généralement d’absorber les chocs d’incertitude politique. D’autre part, l’histoire récente nous enseigne que si l’incertitude politique génère de la volatilité à court terme, elle ne remet généralement pas en cause les dynamiques en cours. En effet, depuis 2016, en dépit de très nombreux chocs d’incertitude politique tels que le Brexit, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, le S&P500 et le CAC ont respectivement progressé de 165% et 106% (à fin 2023).
Nous continuerons à suivre la situation de près et vous informerons de l’évolution de la situation si celle-ci l’exige.