Update Obligations : Pourquoi préférons-nous les obligations européennes ?

La dernière vague des barrières tarifaires américaines sur les importations de métaux industriels de l’Europe n’a globalement pas eu d’impact sur les obligations, mais s’il devait y avoir un effet sur l’économie réelle, l’Europe sera probablement la première touchée
Nous avons anticipé ce type de mesures et nous maintenons dès lors nos prévisions de baisses de taux continues et plus agressives de la part de la Banque centrale européenne (BCE) par rapport aux prévisions du marché. Nous maintenons dès lors notre position surpondérée en duration sur les obligations souveraines de l’UE. Les Bunds allemands affichent un rendement actuel de 2,5 %, la France et l’Espagne empruntent à 3 %, alors que l’Italie affiche un rendement de 3,5 % pour les maturités à dix ans. Ces niveaux représentent un rendement réel intéressant, étant donné que le taux d’inflation est en train de baisser vers le niveau visé. Cela étant dit, nous ne sommes plus très loin de nos cibles et nous pourrions décider bientôt s’il est plus prudent de prendre nos bénéfices sur de telles positions et de réduire la surpondération.
Pour le moment, l’économie américaine reste solide d’après les données manufacturières et les données sur le marché du travail. Nous évitons toutefois les obligations américaines pour le moment, car les barrières tarifaires, les plans budgétaires et l’incertitude politique sont susceptibles de finir par exercer un effet sur l’inflation (de nouvelles données sur l’inflation seront publiées la semaine prochaine) et les inquiétudes persistent à propos de la croissance et de la dette. De plus, une partie de la loi fiscale proposée par Trump pourrait avoir un effet négatif sur la demande des investisseurs étrangers pour des actifs américains, car celle-ci propose de les taxer et donc de réduire les rendements.
Sur le marché des crédits, les spreads sont à nouveau élevés, ce qui nous incite à maintenir notre position sous-pondérée en dette des marchés émergents et en obligations du haut rendement jusqu’à ce que nous constations un nouvel élargissement et que nous puissions prendre nos bénéfices. Ce scénario est probable en raison de l’incertitude presque permanente générée par Trump et de la probabilité que les données qualitatives mènent à des données quantitatives plus faibles pour l’économie américaine. Hormis le risque et sans ignorer que ces obligations offrent près de 7 %, ces actifs ont les rendements américains comme point de référence, et ceux-ci ne jouissent pas de notre préférence, comme expliqué ci-dessus. Dans l’univers du crédit, nous privilégions dès lors les obligations titrisées de bonne qualité, qui devraient afficher des performances positives en raison des prévisions de croissance limitées de l’Europe et de l’environnement d’incertitude.
Matias Grinberg