Update Obligations : Les marchés prévoient une baisse de taux en Europe

Lors d’une semaine caractérisée par un nombre peu élevé de publications macroéconomiques, nous constatons que les marchés continuent de prévoir une baisse de taux de la Banque centrale européenne (BCE) en décembre.
À l’inverse, les investisseurs semblent hésiter en ce qui concerne une éventuelle baisse de taux de la Réserve fédérale. Cette situation n’a pas évolué depuis l’élection de Donald Trump.
Cette semaine a été riche en déclarations de la part de membres de la Banque centrale européenne (BCE). Fabio Panetta, un membre du Conseil des gouverneurs, a expliqué que la BCE devrait baisser suffisamment ses taux d’intérêt pour garantir qu’ils ne portent plus atteinte à la croissance économique. Il a souligné que les conditions monétaires restrictives ne sont aujourd’hui plus nécessaires. Madis Müller, un autre membre du Conseil qui est connu pour être plus « belliciste », a exprimé un avis similaire, quoique dans une moindre mesure. Il a fait remarquer que l’inflation est orientée dans la bonne direction. Dans cet environnement marqué par l’attentisme, les bons du Trésor américain à dix ans et les Bunds à dix ans ont fait du surplace, maintenant leurs positions respectives autour de 4,4 % et 3,3 %.
Les spreads des obligations américaines de la catégorie « investment grade » se sont resserrés pour s’établir à 78 pb, un niveau proche de leur plancher de l’année et bien inférieur à la moyenne historique. Les résultats des élections américaines ont envoyé un signal positif au sentiment des investisseurs en ce qui concerne l’économie américaine. Ce phénomène a joué en faveur des spreads des actifs d’entreprise par rapport au taux sans risque. En Europe, nous constatons une tendance similaire, avec des spreads à 102 points de base qui se rapprochent de leur niveau le plus bas de l’année. Cette situation a été créée par la tendance désinflationniste et les prévisions de réduction de taux d’intérêt de la BCE au cours des prochains mois en vue de stimuler l’économie.
Dans les segments des obligations plus risquées, l’évolution a été similaire et elle a été portée par les mêmes facteurs. Les spreads du haut rendement américain sont proches de leur niveau le plus bas de l’année à 264 pb, un chiffre largement inférieur à la moyenne historique. Les spreads du haut rendement européen sont restés stables en novembre, se maintenant à 310 points de base au cours des derniers jours. Ce niveau reste largement inférieur aux moyennes historiques et est proche du plancher depuis le début de l’année.
Dans le sillage de l’élection de Donald Trump, nous pensons qu’il reste beaucoup d’incertitudes relatives à l’ampleur des effets de ses politiques et de ses réformes. Même si les rendements de la dette des marchés émergents et des obligations du haut rendement sont intéressants, nous restons prudents en raison des conséquences potentielles des taux d’intérêt élevés sur les actifs risqués et des valorisations qui nous semblent encore trop élevées. Nous privilégions dès lors les obligations de meilleure qualité qui présentent des primes de risque relativement plus intéressantes.
Florian Bardy