Update Obligations : Le plan de dépenses de l’Allemagne affecte les marchés obligataires

Le mois de mars a été riche en rebondissements pour le marché obligataire, surtout en ce qui concerne les taux en Europe.
Les récentes annonces de l’Allemagne en matière d’émission de dette pour financer ses dépenses d’infrastructure et de défense ont suscité des réactions notables sur les marchés de la dette en Europe. Les rendements allemands ont ainsi grimpé jusqu’à 40 pb sur certaines parties de la courbe. Les obligations issues d’autres pays européens ont affiché une tendance similaire, même si elle n’a pas été aussi marquée que pour les obligations allemandes. L’explication de cette tendance est que la future expansion budgétaire prévue de l’Allemagne devrait stimuler la croissance du PIB et stabiliser la tendance d’inflation à la baisse. Le marché s’est ainsi vu contraint de revoir ses prévisions en matière de baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE). De plus, si les dettes sur le marché augmentent, un rendement plus élevé sera peut-être nécessaire pour attirer les investisseurs.
Cependant, nos économistes ont des points de vue divergents, car les barrières tarifaires imposées par les États-Unis pourraient aussi à terme ralentir l’économie américaine. Ce ralentissement est susceptible de permettre à la BCE de poursuivre ses baisses de taux, mais toutefois à un rythme moins élevé que prévu. En ce qui concerne les États-Unis, nous pensons que les barrières tarifaires pourraient engendrer un effet de stagflation, à savoir un ralentissement de la croissance associé à une inflation persistante plutôt élevée. L’économie américaine pourrait plier, mais pas rompre. Par conséquent, nous ne prévoyons pas de conséquences dramatiques associées aux barrières tarifaires ou même aux licenciements dans le secteur public qui pousseraient la Réserve fédérale (Fed) à adopter des baisses de taux agressives. Notre prévision pour les États-Unis reste dès lors orientée vers des taux élevés.
Du côté du crédit, les spreads de toutes les classes d’actifs risquées restent chers et stables à des niveaux resserrés pour le moment. Nous ne prévoyons pas de resserrement, et toute mesure adoptée par le président Donald Trump (que ce soit par rapport aux barrières tarifaires ou aux questions géopolitiques) pourrait jouer le rôle de catalyseur négatif et faire grimper les spreads. D’un point de vue historique, lorsque les spreads des actifs risqués atteignent ces niveaux resserrés actuels, leurs rendements excédentaires ont toujours été négatifs. Alors que le timing exact de ce scénario est difficile à prévoir, il est probable qu’il se produira à un moment ou un autre. Par conséquent, nous ne recommandons pas d’augmenter les allocations dans ces actifs et nous maintenons une position sous-pondérée au sein de notre portefeuille. Nous privilégions les obligations européennes plus sûres, qui devraient offrir des rendements similaires à ceux des actifs risqués, mais sans le risque à la baisse.