Update Obligations : Stabilité et résilience

Le troisième trimestre de 2025 est terminé et le marché des titres à revenu fixe traduit une interaction complexe entre divers facteurs, notamment la résilience économique, les difficultés liées aux droits de douane et l’évolution des attentes en matière de politique monétaire.
Les rendements des bons du Trésor américain ont diminué, le rendement à 10 ans étant tombé à 4,1%. C’est une baisse de 13 points de base (pb) depuis début septembre, causée par des indicateurs économiques plus faibles. Après une baisse du taux directeur de la Réserve fédérale de 25 points de base en septembre, le marché prévoit globalement une réduction supplémentaire de 50 points de base. Notre point de vue interne reste toutefois plus prudent, et nous ne prévoyons aucune nouvelle baisse des taux en 2025, en raison de la probabilité d’une reprise modeste de l’inflation américaine. Parmi les événements récents, citons le blocage du budget du gouvernement fédéral américain, qui est le deuxième sous une mandature Donald Trump. Le précédent a eu lieu en 2018 lors de son premier mandat.
Dans la zone euro, l’inflation a légèrement augmenté, passant de 2,0% en août à 2,2% en septembre, sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation persistante dans les secteurs de l’alimentation et des services. Nos économistes s’attendent toutefois à ce que l’inflation se stabilise autour de 2% en 2025 dans la zone euro, grâce au ralentissement de la croissance des salaires et à la stabilisation des prix de l’énergie. La Banque centrale européenne (BCE) maintient sa position actuelle en termes de politique monétaire. À noter que les données d’inflation n’ont eu aucun impact sur le rendement des bons allemands à 10 ans, qui est resté stable aux alentours de 2,70%.
Sur le marché des obligations d’entreprises, les spreads des obligations européennes et américaines de la catégorie « investment grade » se sont maintenus. Les spreads des obligations européennes de la catégorie « investment grade » se sont resserrés depuis le début du mois de septembre : ils ont atteint 79 points de base par rapport au Bund, tandis que les spreads américains “investment grade” se sont resserrés à 74 points de base par rapport aux bons du Trésor américain. Les deux marchés se négocient aujourd’hui nettement en dessous de leurs moyennes historiques, avec des spreads parmi les plus bas enregistrés depuis la crise financière mondiale.
Les obligations à haut rendement ont également bénéficié de l’environnement de marché relativement stable, et ont attiré les investisseurs grâce à leurs rendements attrayants. En Europe, les spreads des obligations à haut rendement se sont resserrés depuis le début du mois de septembre à 265 points de base, tandis que les spreads des obligations à haut rendement américaines sont restés stables autour de 270 points de base. Comme leurs homologues « investment grade », les spreads à haut rendement européens et américains sont proches ou inférieurs à leurs niveaux les plus bas depuis la crise financière mondiale. Le resserrement des écarts entre les obligations américaines et européennes de qualité investissement est soutenu par la combinaison d’une politique monétaire accommodante, de fondamentaux solides et d’une forte demande des investisseurs.
Si les rendements globaux des entreprises restent attrayants, la prudence est de mise en raison de l’incertitude persistante quant à l’impact économique des droits de douane et des tensions commerciales. Par conséquent, nous privilégions les obligations d’entreprises et les obligations titrisées de bonne qualité, qui devraient offrir de meilleures performances dans un contexte européen de faible croissance, d’incertitude et de volatilité.
À l’avenir, le marché se concentrera principalement sur le shutdown du gouvernement américain, causé par le bras de fer entre républicains et démocrates, et les prochaines données sur l’emploi aux États-Unis, si le shutdown n’empêche pas leur publication.