Update Obligations : Qui paie la facture ?

Cette semaine, tous les projecteurs sont tournés vers le marché obligataire et les négociations commerciales en cours. Avec quelques accords commerciaux qui ont été annoncés, les données macroéconomiques, en parallèle aux études et aux enquêtes économiques, commencent à refléter l’impact inflationniste de ces barrières tarifaires.
Au cours de la deuxième période de publication de 2025, les discussions des directions des entreprises mettent en exergue la difficulté à déterminer qui supporte le fardeau inflationniste des barrières tarifaires : les consommateurs, les entreprises américaines ou les acteurs étrangers ? Il semble toutefois évident que les actifs risqués et les faibles données macroéconomiques, comme les indicateurs liés au sentiment, ont déjà intégré de manière anticipée ces accords commerciaux avant l’échéance du 1er août fixée par l’administration Trump.
Les spreads des obligations d’entreprise ont atteint des niveaux historiquement bas et les marchés des actions américains atteignent des niveaux historiquement élevés. Cette performance haussière semble toutefois moins impressionnante pour un investisseur européen en raison de la faiblesse du dollar américain. Les banques centrales prennent pour le moment une « pause estivale » et se contentent d’observer et de valider les nouvelles données publiées. Entre-temps, les marchés du rendement obligataire adoptent une position plus prudente, intégrant une hausse des primes à terme au Japon, dans la zone euro et aux États-Unis. Cette situation reflète une anticipation de la hausse du financement par la dette en raison des politiques budgétaires de relance au Japon, de la « big, beautiful bill » aux États-Unis et des objectifs de dépenses en matière de défense de l’Allemagne et de l’UE. Par conséquent, les rendements sur le long terme s’apprécient, alors que le Japon se trouve dans un cycle de hausses (prudentes) et que d’autres banques centrales se désintéressent de l’assouplissement quantitatif par le biais de baisses de taux, principalement en raison de la question en suspens qui est source d’incertitude : Qui paie la facture ?
La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde doit encore fournir une réponse définitive, car elle met pour le moment l’accent sur la dépendance aux données et les effets incertains des tarifs douaniers, en parallèle à l’éventualité d’une guerre commerciale entre l’UE et les États-Unis. Elle affirme qu’aucune baisse de taux n’est à l’ordre du jour pour le moment et elle souligne la résilience de l’économie de la zone euro. Ce sentiment met en évidence l’approche prudente des banques centrales face aux actifs risqués onéreux et à des marchés surévalués, qui sont portés par l’optimisme relatif à de potentiels accords commerciaux.
Mais en fin de compte, la même question revient à nouveau : Qui paie la facture de l’inflation ? Alors que les marchés continuent leur progression dans l’espoir d’un dénouement favorable, la question reste sans réponse. Les investisseurs et les décideurs sont en train d’évaluer les conséquences sur le long terme de ces dynamiques économiques.