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Update Obligations : Les obligations souveraines européennes au cœur de l’attention

Depuis le début de 2023, les rendements à dix ans allemands ont évolué aux alentours de leur moyenne de 2,4 %, au sein d’une fourchette de 2,1 à 3,0 %. Ces niveaux sont considérablement plus élevés que ceux affichés pendant la crise du covid. Le dernier rebond des rendements (de 2,4 % à 2,8 %) à la fin du mois de février a été constaté après que les investisseurs ont interprété que le plan d’expansion budgétaire allemand serait financé rapidement.

Le rendement du Bund allemand à dix ans semble se déplacer vers le haut de la fourchette (2,4 % à 2,9 %) et pourrait tester le sommet technique de 3 %. L’Agence de financement allemande (DFA) a confirmé qu’il n’y aura pas d’empressement pour augmenter les volumes de financement en prévision du tsunami d’émissions prévu pour les prochaines années. La DFA n’apportera pas de modification à son programme actuel pour 2025.

De nouvelles complications sont à prévoir avec les barrières tarifaires de Trump qui entrent en vigueur le 2 avril. Le président américain souhaite punir les pays pour leur attitude commerciale envers les marchandises américaines. Ce contexte est susceptible de faire rebondir l’inflation ou même de créer une situation de stagflation de l’économie américaine. Si l’économie américaine est affectée, le monde pourrait l’être également.

La France a annoncé la semaine dernière que son déficit budgétaire pour 2024 était plus faible que prévu. Cette nouvelle a apporté une vague de soulagement à la France après les tentatives échouées de réduction du déficit après les crises du covid et de l’inflation. Les difficultés budgétaires de la France ont coïncidé avec la poursuite des incertitudes sur le front politique, qui a mené à des ventes massives des obligations d’État françaises à la fin de l’année 2024. Le gouvernement peut à présent partir sur une base légèrement plus favorable pour ramener son déficit à la limite de 3 % imposée par l’UE pour 2029. Le chemin reste toutefois semé d’embûches et des réformes seront nécessaires. La France continue d’afficher une faible croissance économique. Le président Macron s’est engagé à augmenter les dépenses en matière de défense dans le cadre du programme ReArm Europe, mais pas autant que l’Allemagne.

Nous pensons que les rendements des obligations souveraines européennes poursuivent leur conversion vers un marché obligataire classique en reposant sur la doctrine du « quoi qu’il en coûte ». Ce n’est pas non plus la première fois que cette tendance est alimentée par les discussions liées à l’émission d’Eurobonds (un programme comprenant une réserve de financement commune pour toutes les dettes souveraines européennes). Cette idée est susceptible d’apporter des avantages équivalents au dollar américain et aux bons du Trésor américain, qui sont très liquides, pour les investisseurs internationaux de réserve. Moody’s a remis en question le statut actuel de meilleure note de crédit AAA des bons du Trésor américain, étant donné que la capacité d’endettement américaine devrait continuer de se détériorer. Avec des paiements d’intérêts représentant 30 % du chiffre d’affaires d’ici 2035, la dette américaine par rapport au PIB pourrait atteindre les 130 % d’ici 2035, alors qu’elle oscille actuellement aux alentours de 100 % en 2025. Il n’est dès lors pas exclu que les Eurobons puissent un jour remettre en question l’hégémonie des bons du Trésor américain en tant que valeur refuge ultime.

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