Update Obligations : Les investisseurs favorisent la bonne qualité

Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans s’élèvent à 4,12 %, et demeurent ainsi dans une fourchette de négociation depuis le 10 janvier 2025. Le rendement des bons du Trésor à dix ans est le point pivot pour l’extrémité courte de la courbe des taux, qui descend en raison des attentes d’évolutions de taux de la Réserve fédérale, tandis que l’extrémité long terme remonte (on appelle aussi cela un raidissement).
L’extrémité longue de la courbe des taux se rapproche des 5 % en raison des divers motifs d’inquiétude, liés à l’indépendance de la Fed, l’inflation qui persiste bien au-dessus du niveau cible de 2 %, et des problèmes de viabilité de la dette américaine.
Depuis le début du mois de septembre, cette nervosité s’est quelque peu atténuée, de sorte que les bons du Trésor américain à 30 ans s’échangent à un niveau légèrement inférieur, aux alentours de 4,70 %. S’il est vrai que la Fed semble disposée à abaisser davantage les taux d’intérêt, les dernières minutes de sa réunion des décideurs de septembre ont révélé que de nombreux membres se sont montrés prudents, inquiets de la percolation de l’inflation aux États-Unis. Nous ne prévoyons pas de nouvelle baisse de taux cette année, mais d’autres devraient intervenir en 2026. Le consensus général est que l’essentiel des baisses de taux aura lieu avant la fin du mandat du président de la Fed, Jerome Powell, en juin 2026. Le dernier défi pour la Fed est de savoir comment agir pendant le shutdown du gouvernement américain, qui risque de s’éterniser, alors les données économiques ne seront pas mises à jour et qu’il existe un risque de hausse de l’inflation.
La difficile dynamique entre croissance et inflation aux États-Unis signifie que les perspectives de spread sont exceptionnellement binaires. La situation dépendra en grande partie de la manière dont les entreprises géreront les droits de douane et de l’évolution du marché du travail américain. Le large éventail de résultats qu’a donné la politique de la Fed est traduit plus fidèlement par certains segments du marché des taux, mais moins dans les écarts de risque des entreprises. En conséquence, il existe une forte dynamique à la hausse des indices de qualité parmi les titres Investment grade (IG) et High Yield (HY) Corporate.
La part des obligations de qualité notées BBB dans le marché IG est maintenant à son plus bas niveau en 20 ans, à 7,9 %. Parmi les obligations à haut rendement, la part des crédits notés B ou moins dans le segment est également à son plus bas niveau, soit 19 %, depuis plusieurs années. Cependant, sur le marché des prêts à effet de levier (offrant un accès à des débiteurs plus risqués), le segment noté B ou moins a une part de marché proche du sommet de 31 % en 20 ans. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les dernières faillites (First Brands et autres) aient un impact sur les marchés des prêts à effet de levier et de la dette privée plus que sur les crédits aux entreprises IG et HY, qui sont plus sûrs. Dans l’ensemble, les entreprises débitrices (IG et HY) bénéficient d’une tendance à l’amélioration des profils de crédit, qui se traduit par des révisions à la hausse par les agences de notation et par une diminution de leurs primes de risque (compensation du risque). Ces entreprises IG et HY restent stables à leurs niveaux pluriannuels, tandis que la tendance à un nouveau resserrement semble se poursuivre, bien qu’à un rythme plus lent. Nous continuons à préférer les obligations de qualité supérieure et une duration neutre.