Update Obligations : Le calme avant le véritable test

Depuis que le chaos lié à l’annonce des premières barrières tarifaires de Trump a poussé celui-ci à appuyer sur le bouton de pause, les marchés obligataires ont affiché une relative stabilité pendant quelques semaines et les rendements ont reculé d’environ 0,2 %.
Les spreads sur les obligations d’entreprise sont également redescendus de leur pic. En ce qui concerne les obligations du haut rendement, ces niveaux restent considérablement plus élevés qu’au début de l’année, puisque les spreads s’étaient déjà élargis au premier trimestre. Ce n’était toutefois pas le cas des obligations d’entreprise de la catégorie « investment grade ». Pour cette raison, les investisseurs pourraient utiliser cette opportunité pour réduire ces positions, surtout s’ils sont inquiets des éventuels obstacles à venir.
Un rapprochement des spreads signale un soulagement plus important sur le marché. De nombreux analystes, dont la Réserve fédérale américaine lors de la réunion de cette semaine, ont souligné que les tarifs douaniers sèment le trouble dans l’économie internationale. Pour les États-Unis en particulier, les barrières tarifaires pourraient se traduire par une hausse de l’inflation et une baisse de la croissance. Cette hypothèse a déjà été confirmée par la chute des indicateurs de sentiment et par les rapports commerciaux alarmants, mais elle ne s’est pas encore traduite en données sur l’économie réelle. Entre-temps, les importations anticipées aux États-Unis au cours du premier trimestre en vue d’éviter les tarifs douaniers à venir ont faussé notre jugement en réduisant artificiellement la croissance économique aux États-Unis et en renforçant la croissance dans le reste du monde. Les chiffres d’avril continuent de tenir la route, alors que la Maison-Blanche n’a pas fait d’annonces importantes dernièrement. Ceci a soulagé les marchés, qui ont progressivement commencé à penser que Trump a peut-être raison et que les analystes ont peut-être tort.
Cependant, le véritable test arrivera plus tard au deuxième trimestre et lors de la seconde partie de l’année. Comme l’a expliqué le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, « étant donné que l’incertitude est extrêmement élevée, nous décidons d’attendre et de suivre l’évolution de la situation. » L’incertitude globale et les perturbations des chaînes d’approvisionnement dans le monde prendront du temps avant de se répercuter réellement sur l’économie, mais il est déjà trop tard pour éviter ou inverser ses conséquences. Plus l’incertitude se maintiendra longtemps, plus l’économie souffrira. Les investisseurs qui ne sont pas convaincus que Trump a choisi la bonne stratégie ou que la Fed finira par voler au secours de l’économie devraient rester à l’écart pour le moment. Nous prévoyons que les investisseurs en obligations du haut rendement y verront une occasion en or de renforcer leur allocation de sous-pondéré à neutre. Nous n’écartons pas la possibilité que les niveaux de spreads deviennent par la suite encore plus élevés et deviennent trop intéressants pour y résister. Faites preuve de patience.