Obligations : La volatilité se maintient

L’incertitude et la volatilité de marché devraient se maintenir dans un avenir proche. Dans cet environnement de montagnes russes boursières, l’indice de volatilité implicite (VIX) s’est maintenu aux alentours de 33. Ce niveau est largement supérieur au seuil de 20, qui est généralement considéré comme la frontière entre des marchés sous pression et des marchés confiants avec une appétence au risque positive.
Les faits majeurs de la semaine ont été un discours du président de la Réserve fédérale Jerome Powell et une réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE). Powell a averti que la banque centrale est susceptible de faire face à des complications dans la gestion de la hausse de l’inflation dans un contexte de ralentissement de l’économie à cause des barrières tarifaires du président Donald Trump. Powell a signalé que la Réserve fédérale adopte pour le moment une position attentiste dans ses baisses de taux afin d’obtenir un aperçu plus clair des conséquences sur l’économie de l’évolution des politiques gouvernementales sur des sujets comme l’immigration, les impôts, la régulation et les barrières tarifaires. Le ralentissement économique à venir et la position attentiste de Powell n’ont exercé qu’un effet limité sur le marché des bons du Trésor américain après le rebond de courte durée constaté au début du mois. Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans oscillent actuellement aux alentours de 4,30 %.
En Europe, l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE de jeudi était considérée comme incertaine jusqu’à récemment, car les membres bellicistes s’étaient fermement opposés à une nouvelle baisse de taux. Entre-temps, la situation a changé rapidement lorsque l’inflation est étonnamment retombée à 2,2 % sur une base annuelle, se rapprochant de l’objectif de la BCE. Cette tendance désinflationniste a été soutenue par une chute spectaculaire des prix de l’énergie et une forte remontée de l’euro, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2022. Ces facteurs ont poussé la BCE à adopter une baisse de 25 points de base (pb) des taux de référence, faisant retomber légèrement (-5 pb) les rendements des Bunds à dix ans pour atteindre environ 2,47 %.
Dans ce contexte de marché extrêmement volatil de guerre commerciale, les spreads européens de la catégorie « investment grade » se sont légèrement écartés début avril avant de se stabiliser à un niveau plus bas de 116 points de base par rapport aux Bunds après la pause de 90 jours décrétée par Trump. Le marché américain de la catégorie « investment grade » a suivi la même tendance que l’Europe, s’établissant à 111 points de base par rapport aux bons du Trésor américain. Dans les deux cas, les spreads restent largement inférieurs aux moyennes historiques.
Dans le secteur obligataire à haut rendement, nous avons constaté une tendance similaire à celle sur le marché de la catégorie « investment grade », mais avec une plus grande ampleur. Cette situation est logique, car les actifs risqués sont plus exposés à la menace d’une détérioration économique. Les spreads du haut rendement européen ont enregistré une hausse pour atteindre 386 points de base, environ 60 points de base de plus que le niveau affiché avant les annonces de tarifs douaniers. De leur côté, les spreads du haut rendement américain se sont établis à 412 points de base, environ 75 points de base de plus qu’avant les annonces de barrières tarifaires. Néanmoins, les spreads restent largement inférieurs aux moyennes historiques. Alors que ces spreads peuvent sembler intéressants, la prudence est de mise en raison des effets potentiels de l’incertitude liée à la guerre commerciale. Nous maintenons une préférence envers les obligations de haute qualité, qui devraient tirer leur épingle du jeu avec les prévisions de croissance limitée en Europe.