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Update Obligations : La Fed américaine joue à l’équilibriste

Mercredi, le président de la Fed Jerome Powell a laissé le principal taux directeur américain inchangé, conformément aux prévisions du marché. Les investisseurs se sont cependant plutôt concentrés sur les déclarations qui ont suivi cette annonce. L’incertitude relative à la trajectoire de taux pour le reste de l’année s’est renforcée au cours des dernières semaines.

Les gouverneurs de la Fed ont à présent indiqué qu’ils pourraient adopter deux baisses de taux, à la fois en 2025 et en 2026. Powell a souligné que l’incertitude à propos des prévisions économiques reste inhabituellement élevée.

Les inquiétudes concernant les futures baisses de taux ont augmenté dans un contexte de craintes relatives à la guerre commerciale et aux licenciements au sein du gouvernement fédéral. Tous ces éléments ont entraîné une hausse des préoccupations à l’égard d’un ralentissement économique. La confiance des consommateurs s’est par exemple écroulée en mars d’après des données préliminaires issues de l’Université du Michigan qui ont été publiées vendredi dernier. Une baisse des taux d’intérêt pourrait permettre de stimuler l’économie. Le 11 mars, le rendement des bons du Trésor américain à deux ans, qui est étroitement lié aux prévisions de politique monétaire, est retombé à son niveau le plus faible de l’année. À ce moment, le président Donald Trump a semblé accepter un ralentissement temporaire de la croissance pendant une période transitoire.

Paradoxalement, une baisse des taux d’intérêt devrait alimenter l’inflation, qui reste supérieure à l’objectif de 2 % de la Réserve fédérale. Le consommateur américain craint que les barrières tarifaires de Trump puissent faire rebondir l’inflation. Le point mort d’inflation américain à deux ans, qui reflète les prévisions du marché pour l’inflation au cours des deux prochaines années, a atteint son niveau le plus élevé depuis mars 2023, s’établissant à 1 % au-dessus de la cible de la banque centrale. Ce facteur limite la marge de manœuvre de la Fed en matière de baisses de taux. Néanmoins, le président de la Fed Jerome Powell a souligné mercredi que l’impact inflationniste de la hausse des barrières tarifaires est susceptible d’être seulement temporaire.

Lundi, le parlement allemand a approuvé les propositions de Friedrich Merz d’investir des milliards d’euros dans la défense et les infrastructures. Lorsque les plans ont été annoncés il y a deux semaines, les rendements du Bund allemand avaient affiché leur hausse la plus marquée depuis la réunification, avec des rendements d’obligations à long terme s’appréciant plus que ceux des obligations à maturité pour courte. Par conséquent, la courbe de rendement a adopté une forme plus typique, avec le spread entre les rendements à deux et à dix ans atteignant son niveau le plus élevé depuis plus de deux ans.

La Réserve fédérale se retrouve face à un véritable exercice d’équilibriste délicat entre la croissance et l’inflation. Cette situation rend l’évolution des futures baisses de taux incertaine. Nous prévoyons que la Banque centrale européenne poursuivra ses baisses de taux, car une escalade de la guerre commerciale pourrait peser sur la croissance. Nous continuons dès lors de privilégier les obligations européennes de la catégorie « investment grade ».

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