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Update Obligations : Hausse des rendements à long terme

Les rendements obligataires à long terme grimpent à nouveau dans le monde, alimentés par les inquiétudes croissantes des investisseurs à propos des finances publiques et de l’inflation dans les économies développées.

Au Royaume-Uni, le rendement du Gilt à 30 ans (obligation d’État britannique) s’est apprécié pour atteindre 5,69 %, son niveau le plus élevé depuis 1998. Les inquiétudes du marché à propos des prévisions budgétaires du Royaume-Uni s’intensifient alors que la Chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves doit faire face à un trou budgétaire de 35 milliards de livres sterling à l’approche du budget d’automne. Cette situation a été à l’origine de discussions relatives à d’éventuelles hausses d’impôts ou de baisses des dépenses. L’affaiblissement de la confiance des investisseurs freine la demande d’obligations sur le long terme, entraînant à son tour une hausse des coûts d’emprunt et des pressions budgétaires. Parmi les nations du G7, le Royaume-Uni détient la triste médaille d’or des coûts d’emprunt les plus élevés. Des comparaisons avec la tempête sur les marchés qui avait été déclenchée par l’ancienne Première ministre Liz Truss ont refait surface. Les analystes préviennent que le pays pourrait être confronté à des problèmes structurels si une discipline budgétaire rigoureuse n’est pas mise en place.

Entre-temps aux États-Unis, le rendement des bons du Trésor américain à 30 ans a atteint 5 %, un niveau inédit en 18 ans (en excluant le bref pic de la seconde moitié de 2023 lorsque les taux ont brièvement dépassé les 5 % avant de revenir à 4 %). Les inquiétudes à propos de l’inflation, alimentées par des politiques monétaires à vocation politique, ont fait grimper les rendements des obligations à maturité plus longue. En ce qui concerne la partie courte de la courbe de rendement, à savoir les obligations avec des maturités à court terme, les investisseurs anticipent une baisse de taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale (Fed). Ces spéculations ont fait dégonfler les rendements des obligations à deux ans jusqu’à des niveaux qui n’avaient plus été aussi faibles depuis mai. L’élargissement du spread entre les obligations à court et à long terme a rendu les stratégies de « pentification » particulièrement intéressantes pour les investisseurs. Une stratégie de pentification bénéficie d’une situation où l’écart entre les rendements des obligations à court et à long terme s’agrandit. Les investisseurs peuvent par exemple vendre des obligations à long terme, dont les prix devraient baisser de concert avec la hausse des rendements, et acheter des obligations à court terme, puisque leurs prix augmentent avec la chute des rendements.

Une tendance similaire est constatée en Europe. La Banque centrale européenne (BCE) a fixé les taux à court terme, mais les taux à long terme augmentent. Les rendements des Bunds allemands à 30 ans ont atteint 3,4 %, leur niveau le plus élevé en 14 ans. Cette hausse est due aux emprunts promis par l’État allemand pour financer la défense et les projets d’infrastructure. Les autres pays européens affichent également des plafonds inédits sur plusieur années pour les coûts d’emprunt à long terme. En France, l’incertitude politique renforce la pression haussière sur les rendements et élargit le spread par rapport aux obligations allemandes.

La hausse généralisée des rendements à long terme reflète une tendance commune sous-jacente : la dette publique du G7 est historiquement élevée. Dans ce contexte, nous estimons qu’il est essentiel d’éviter tout risque de duration excessif.

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