Update Obligations : Des marchés plutôt calmes et des rendements à long terme sous pression

Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans ont légèrement baissé (de 10 points de base) au cours des dernières semaines pour s’établir à 4,28 %. Les rendements des Bunds allemands ont évolué dans le sens inverse en s’appréciant légèrement à 2,56 %. Les taux d’intérêt américains ont profité de la détente des risques géopolitiques et de la pression exercée par le président Donald Trump sur le président de la Fed Jerome Powell pour le pousser à baisser les taux d’intérêt.
Le marché estime que les baisses de taux pourraient s’accélérer, car l’administration Trump est susceptible d’accélérer le processus de désignation du prochain président de la Fed en vue de réaliser l’une de ses promesses de campagne qui était de baisser les taux d’intérêt. Dans ce contexte, les candidats (y compris les représentants actuels de la Fed) pourraient être tentés d’exprimer le besoin d’adopter des baisses de taux pour rendre leur profil plus attrayant aux yeux de Trump.
Les Bunds allemands se sont appréciés à la suite de la présentation du budget du gouvernement allemand, qui comprend un déficit budgétaire de 5 %, et de l’engagement des pays de l’OTAN à réarmer l’Europe par le biais d’une allocation de 5 % du PIB pour la défense au cours des 10 prochaines années, ce qui devra être financé.
Les marchés évoluent rapidement au gré des nouvelles géopolitiques (Moyen-Orient et Israël/Iran), tout comme avec les thématiques précédentes liées au second mandat de Donald Trump. Ces mouvements se font toutefois (étonnamment) sans variation disruptive de grande ampleur sur les marchés financiers. Les questions comme les barrières tarifaires et les accords sur les devises, la soutenabilité budgétaire, les données américaines et la Fed pourraient arriver à un moment critique à l’approche des échéances en matière de guerre commerciale et du recentrage de l’attention sur la « Big Beautiful Bill » de Trump. Sans oublier les questions essentielles du plafond de la dette américaine, qui doit être relevé, et des données américaines importantes susceptibles d’exercer une influence sur les marchés (comme les emplois non agricoles et l’inflation aux États-Unis).
De manière générale, les marchés développés semblent en train de troquer un excès d’épargne contre un excès d’obligations, alors que de nombreux gouvernements affichent déjà des déficits en hausse à la suite des mesures d’aide budgétaire octroyées pendant la pandémie. Dans certains cas, comme pour les États-Unis, ces pays semblent disposés à augmenter encore plus leurs dépenses budgétaires. Étant donné que ces dépenses supplémentaires doivent être financées par des émissions d’obligations supplémentaires, les rendements sont susceptibles d’augmenter pour attirer suffisamment d’acheteurs. Nous considérons qu’il s’agit d’un risque, notamment pour la partie longue des courbes de rendement, car la partie courte reste stable grâce aux banques centrales.