Javascript is required

Update Obligations : Des craintes de récession et des tensions commerciales au menu hebdomadaire

Global weekly

Les marchés obligataires internationaux planent dans l’incertitude cette semaine, notamment en raison des inquiétudes de récession qui impactent l’économie américaine et d’un aplatissement de la courbe de rendement. Cette courbe reflète la hausse des craintes des investisseurs à propos des prévisions de croissance sur le long terme, qui sont exacerbées par la détérioration des données sur la confiance des consommateurs et des entreprises.

Les plans de tarifs douaniers du président américain Donald Trump sont loin d’être étrangers à cette vague d’incertitude. En effet, ceux-ci se sont avérés plus étendus que prévu, notamment avec des barrières tarifaires de 20 % sur l’UE et de 34 % sur la Chine. Ces barrières tarifaires menacent de faire basculer le monde du paradigme de globalisation des dernières décennies à une guerre commerciale conflictuelle. Les différents pays impactés renforcent de plus en plus leur coopération économique et essaient de résister par le biais de mesures de rétorsion douanières. Cette approche disruptive remet en question les relations internationales, instaurant un nouvel ordre mondial marqué par des tensions géopolitiques exacerbées.

En outre, les barrières tarifaires sont des taxes, les taxes sont vectrices de distorsion, et les distorsions ont tendance à augmenter l’incertitude à propos des conséquences générales au cours des trimestres à venir. La réponse du marché a été une attitude d’aversion au risque, caractérisée par une approche attentiste prudente. Ce phénomène a été à l’origine d’une chute des rendements des bons d’État, car les investisseurs cherchent à se réfugier dans des actifs plus sûrs aux États-Unis et dans la zone euro. Les barrières tarifaires exerceront une pression inflationniste, notamment aux États-Unis, ajoutant du pain sur la planche pour les banques centrales. Ces effets inflationnistes sont susceptibles de bloquer encore plus les réductions de taux, car les banques centrales éprouvent déjà des difficultés à contrôler l’inflation obstinément élevée tout en soutenant la croissance. Les barrières tarifaires ne font qu’empirer cette situation.

Dans la zone euro, les rendements des obligations d’État ont baissé, entraînés par cette même fuite vers des valeurs refuges qui a également été constatée aux États-Unis. Cependant, la situation économique est différente en raison de stratégies budgétaires liées à la défense menées par l’Allemagne et la zone euro. Celles-ci sont susceptibles de stimuler l’économie. Tous ces éléments ont engendré une modification de la courbe de rendement, puisque les marchés demandent des primes de risque plus élevées pour la future dette. Cette potentielle réaction excessive s’est estompée, justifiant la baisse des taux. La question que l’Europe doit se poser en premier est de savoir si la baisse de la croissance liée aux barrières tarifaires et l’inflation ou l’impact stimulant des plans de relance budgétaire prévaudront, surtout car l’infrastructure et les réformes sont financées par du nouveau capital qui sera émis au cours des dix prochaines années.

En conclusion, le marché obligataire est marqué par une interconnexion complexe entre les craintes de récession, les pressions inflationnistes et les incertitudes géopolitiques. Étant donné que les investisseurs naviguent dans ces eaux troubles, l’aplatissement de la courbe de rendement sert de piqûre de rappel de l’équilibre délicat entre la croissance et la stabilité. L’économie mondiale se trouve à un moment charnière, car les décisions des dirigeants orienteront la future trajectoire de la mondialisation, de la cohésion économique et des taux.

Anton Nikitin

Tags

Article
Global weekly
Investisseur
Investir
Obligations
Actualités

Articles similaires