« Le private equity peut faire passer votre entreprise à la vitesse supérieure »

Televic était à l'origine un fabricant de systèmes radio professionnels. L'entreprise technologique de Flandre-Occidentale a largement innové au fil des ans pour se développer à l'échelle internationale. Dans ce cadre, elle a sollicité Gimv afin d’obtenir un financement externe. « Une étape importante qui peut inspirer d'autres entreprises », déclare Joost Pieters, Chief Commercial Officer chez ABN AMRO MeesPierson.
Dans deux ans, Televic fêtera son 80e anniversaire. Au début du siècle, l'entreprise d'Izegem vivotait, jusqu’à ce que les ingénieurs Lieven Danneels et Thomas Verstraeten reprennent le flambeau. Ensemble, ils ont transformé Televic en un opérateur international spécialisé dans quatre marchés de niche: les systèmes de communication de haute technologie et de haute qualité pour les soins de santé, l'enseignement, le secteur ferroviaire et le segment des conférences.
Un partenaire stable
« Nous sommes aujourd'hui leaders de marché dans un certain nombre de domaines”, souligne Thomas Verstraeten. “Quiconque a déjà séjourné dans un hôpital a probablement vu ou utilisé notre alarme patient. Neuf hôpitaux belges sur dix sont clients chez nous. Pour grandir, nous avons dû franchir les frontières nationales. Cette étape n'a été possible qu'avec une vision claire des tendances technologiques, en plaçant l'accent sur l'innovation et en étant très orienté client. »
Pour accélérer ses projets de croissance internationale, Televic s'est associée à Gimv en 2020. La société d'investissement flamande a pris une participation minoritaire de 40% dans le groupe. Cet investissement de 60 millions d'euros au total est le plus important apport en capital jamais réalisé par Gimv. « Le private equity, c'est-à-dire le capital provenant d'investisseurs externes, permet aux entreprises de franchir une nouvelle étape, par exemple d'inclure de nouveaux produits et services dans leur gamme ou de percer à l'international », indique Joost Pieters. « Dans mon département, nous combinons les forces et les connaissances du corporate banking et du private banking. Une équipe spécialisée assiste nos clients en tant que sparring-partner, à la fois pour leurs besoins professionnels et privés. »
À ses yeux, le paysage du private equity est particulièrement diversifié. « Il se compose d'opérateurs locaux et internationaux, de généralistes et de spécialistes. Le type de fonds peut lui aussi varier considérablement. Les fonds à capital fixe (closed-end) affichent un horizon limité, tandis que les fonds à capital variable (open-end) accompagnent les entreprises sur toute une période. Ceux-ci optent délibérément pour une vision de long terme. »
« Choisissez un partenaire qui partage votre ADN », conseille Lieven Danneels. « L'entrée de Gimv dans le capital de Televic fait suite à notre acquisition en 2019 de GSP Sprachtechnologie, un fournisseur allemand de systèmes d’information sur les trains. Au cours des deux décennies précédentes, nous avons fait passer le chiffre d'affaires de moins de 8 millions d'euros à 130 millions d'euros. Cette croissance était le résultat d'un élargissement sensible de notre gamme et d'une internationalisation. Mais elle s’est opérée de façon très progressive. Or, en acquérant GSP, nous avons soudain crû d’au moins 30%. C'était clairement le niveau supérieur, d'où notre besoin d'un partenaire expérimenté et stable sur le long terme. Gimv a parfaitement accompagné nos ambitions de doubler notre chiffre d'affaires en cinq à six ans. »
Discussions houleuses
L'arrivée de nouvelles technologies est de plus en plus rapide – il suffit, pour s’en convaincre, de penser à l'intelligence artificielle et au machine learning. « Ceux qui loupent ce train seront tôt ou tard en difficulté », prévient Thomas Verstraeten. « Par exemple, nous élaborons des solutions que nous intégrons dans les systèmes de gestion des trains et de l’onboarding. Nous entraînons des ordinateurs à reconnaître des données et des modèles, pour la SNCB et au Royaume-Uni, mais aussi à Shanghai et en Égypte. Le défi est majeur. La communication dans les trains doit être précise, sans parler de la communication dans les hôpitaux. Une discussion délicate au Parlement européen ou aux Nations unies ne saurait être traduite avec Google Translate… Il est essentiel de ne pas créer de facteurs de risque supplémentaires. »