Numériser votre entreprise ? Pas à pas, et avec l’accompagnement approprié.
Chez ABN AMRO MeesPierson Belgium, nous sommes très attachés aux entrepreneurs. Surtout en ces temps où ils doivent adapter leur entreprise à un monde en transition. Nous nous sommes entretenus avec David Kemps, Sector Banker Industrie chez ABN AMRO et intervenant lors de notre deuxième Déjeuner d’entrepreneurs Tomorrow Talks, et nous lui avons demandé comment nous pouvons également aider nos clients dans leur transition numérique.
David, d’après votre expertise en tant que banquier du secteur industriel, quel est le niveau réel de numérisation de nos entreprises ?
Comparés à d’autres pays, la Belgique et les Pays-Bas ne sont pas en reste. Nous sommes même dans le top 5 en Europe. Dans l’ensemble, nos entreprises s’en sortent donc bien. Mais au sein des secteurs, l’écart reste important. L’industrie (manufacturière) en Belgique et aux Pays-Bas obtient actuellement des résultats inférieurs à la moyenne en termes de numérisation. Si l’on examine d’autres secteurs, on constate que l’intensité numérique y est beaucoup plus élevée. Les acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication (les TIC) sont bien sûr très numérisés, tout comme le secteur de l’énergie. De même, le commerce de gros et de détail fait mieux que l’industrie manufacturière. Cela peut paraître étrange, car lorsque nous pensons à la numérisation, nous pensons immédiatement aux robots. Mais la création d’une boutique en ligne est également une forme importante de numérisation. Quels sont les secteurs qui s’en sortent le moins bien ? Pensez à la construction ou à l’horeca.
La transition numérique s’accélère-t-elle vraiment ?
C’est en effet le cas. L’accélération a commencé assez logiquement en 2020, lorsque le COVID-19 a causé de nombreux problèmes à l’industrie. Les usines étaient vides, les machines ne pouvaient pas être livrées ou installées sur place... tout cela a entraîné de longs retards dans la perception des revenus, voire des pertes se comptant en millions. Bien que de nombreuses innovations numériques existaient déjà avant 2020, elles n’ont souvent été réellement introduites qu’à partir de cette date. Je pense par exemple à l’installation à distance d’une machine, à l’aide de lunettes de réalité augmentée. Ainsi, il n’est plus nécessaire que le personnel technique traverse le monde pour installer des machines dans l’atelier pendant des semaines. Cela permet de réaliser d’importantes économies et de poursuivre la modernisation des usines et ateliers. Il s’agit d’un gain d’efficacité considérable qui permet également d’économiser énormément de temps et d’argent.
Quelles sont les idées fausses que vous rencontrez lorsqu’une entreprise envisage de se numériser ?
La numérisation est un terme fourre-tout. Dans l’industrie, le réflexe immédiat est de se tourner vers la technologie. On pense immédiatement à l’automatisation et aux robots. Mais la numérisation va bien au-delà. En fait, vous devez examiner de près tous vos processus d’exploitation et les optimiser un par un à l’aide de la technologie numérique. Vos devis sont-ils envoyés par voie électronique et vos clients peuvent-ils les signer numériquement ? Les commandes importantes sont-elles envoyées automatiquement et de manière groupée à vos fournisseurs ? Un projet est-il traité automatiquement dans le planning lorsque toutes les pièces ont été livrées ? Beaucoup de choses sont possibles aujourd’hui, il suffit d’en être conscient et de mettre en place les systèmes adéquats. Un solide système de planification des ressources de l’entreprise — mieux connu sous le nom de système ERP — est un must. Un tel système vous fournit les informations cruciales dont vous avez besoin pour optimiser encore davantage et faire des projections pour l’avenir. C’est un cliché, mais il s’impose à nous : mesurer, c’est savoir.
Quels sont les autres éléments qui peuvent jouer ?
La numérisation peut également offrir des solutions au niveau de la gestion du personnel — ou mieux — du manque de personnel. Lorsque je discute avec des entrepreneurs aujourd’hui, j’entends souvent : le marché est là, les machines sont là, mais je n’ai pas assez de main-d’œuvre pour me développer. L’automatisation des processus peut évidemment améliorer les choses.
Ressentez-vous une certaine réticence des entreprises à la numérisation en raison des risques liés au partage des données ?
Oui, absolument. Si vous misez sur la numérisation, vous devez bien sûr toujours vous assurer que votre cybersécurité est au point. Toute personne travaillant numériquement avec des données sera toujours exposée à un certain risque. L’art consiste de se faire guider par des experts qui maîtrisent parfaitement le sujet. Heureusement, chez ABN AMRO, nous sommes en mesure de fournir un accompagnement optimal à nos clients dans ce domaine également.
Avez-vous un autre conseil à donner aux entreprises en transition ?
La transition n’est jamais facile. Elle demande du temps, des efforts et souvent beaucoup d’argent. Mon conseil : ne faites pas tout en même temps. Il n’est pas nécessaire de modifier immédiatement l’ensemble de votre modèle d’entreprise. Commencez par exemple par bien identifier où se trouvent vos machines et qui les entretient. Peut-être pouvez-vous déjà proposer un contrat de maintenance à cet effet. Ou installez des capteurs sur les nouvelles machines de production qui vous donneront plus d’informations sur l’état de la machine afin que vous puissiez assurer une maintenance préventive. En procédant à de petits changements, étape par étape, et en vous entourant de l’expertise adéquate, vous pouvez y arriver !
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