Les turbulences tarifaires créent des opportunités

Le jour de la libération, le président américain Donald Trump a annoncé un important paquet de droits de douane qui a choqué les marchés financiers. La volatilité des marchés boursiers et obligataires qui s'en est suivie a conduit Trump à faire légèrement marche arrière. Il a annoncé un délai de négociation de 90 jours pour la plupart des pays. Cependant, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine s'intensifie. Nous suivons le marché de près et nous avons décidé de compléter notre position de trésorerie en vendant quelques obligations. Il s'agit d'une mesure stratégique qui nous permet de capitaliser lorsque des opportunités se présentent. Nous maintenons une surpondération modérée en actions et en obligations, tout en ajustant légèrement notre positionnement sectoriel.
- Actions : volatilité historique
- Positionnement sectoriel : rotations stratégiques
- Obligations : hausse des primes de risque
Actions : volatilité historique
M. Trump a déclaré qu'il prenait au sérieux la question des droits de douane élevés sur les importations. Cependant, la sévérité de ces tarifs a encore surpris les économistes. ABN AMRO Group Economics a donc augmenté sa probabilité de récession. Toutefois, notre scénario de base reste celui d'un ralentissement de l'économie mondiale, et non d'une récession. Les indices boursiers américains ont chuté le jour de la libération, entraînant avec eux le reste du monde. En l'espace d'une semaine, le marché boursier américain a atteint le niveau d'un marché baissier (intrajournalier). Dans le même temps, l'indice de volatilité (VIX) a atteint le quatrième niveau le plus élevé du siècle. Le VIX est souvent appelé "indice de la peur". Il mesure les attentes du marché en matière de volatilité à court terme et reflète l'incertitude qui règne sur le marché.
Nous pensons que l'aggravation des conditions économiques et de marché a justifié une correction des prix des actions, mais nous voyons aussi des opportunités. Les marchés ont tendance à s'emballer pendant les périodes de forte volatilité et peuvent revenir à des niveaux normaux à une vitesse vertigineuse. Le rendement de 12 % en une journée du Nasdaq, à forte composante technologique, après l'annonce par Trump d'une période de négociation en est un excellent exemple. Nous nous attendons à des niveaux élevés de volatilité dans un avenir proche, ce qui signifie que nous pourrions voir des points d'entrée attrayants sur les marchés boursiers. Pour pouvoir profiter de ces opportunités, nous avons libéré des liquidités dans le portefeuille.
Positionnement sectoriel : rotations stratégiques
Compte tenu des récentes évolutions, tant au niveau des perspectives économiques que du comportement des marchés, nous ajustons légèrement notre exposition sectorielle. Bien que nous restions optimistes à l'égard du secteur financier, nous réduisons notre surpondération pour la ramener à un niveau modéré. Premièrement, le secteur a enregistré de bonnes performances récemment et nous souhaitons réaliser une partie des bénéfices après une forte hausse. Deuxièmement, nous souhaitons réduire légèrement le risque en raison de la détérioration des perspectives économiques.
Par ailleurs, notre position prudente sur les biens de consommation de base est devenue moins défensive. Ce secteur a tendance à servir de valeur refuge en période d'incertitude. Les entreprises de biens de consommation de base produisent des biens et des services essentiels à la vie quotidienne, dont les gens ont besoin quelle que soit la conjoncture économique. Compte tenu de la volatilité actuelle des marchés, le secteur des biens de consommation de base est donc devenu plus attractif.
Obligations : hausse des primes de risque
La volatilité des marchés obligataires a également été élevée au cours des dernières semaines et a contraint Trump à faire marche arrière. Cette volatilité, combinée à l'affaiblissement du dollar, a légèrement ébranlé la confiance des investisseurs dans les États-Unis. Dans le même temps, la prime de risque de crédit sur les obligations les plus risquées a rapidement augmenté à mesure que les craintes de récession s'intensifiaient. Ces obligations se négocient sur des marchés moins liquides que les obligations d'État ou d'entreprise de haute qualité (HQ), ce qui les rend plus difficiles à négocier. Cela est particulièrement vrai en période de ralentissement économique.
Depuis un certain temps, nous avons adopté un positionnement prudent sur ces obligations de moindre qualité ou à haut rendement (HR), ce qui porte aujourd'hui ses fruits. Comme nous voulons libérer des liquidités et que les marchés obligataires Investment Grade sont nettement plus liquides, nous avons décidé de vendre une petite partie de notre portefeuille d'obligations de haute qualité . Enfin, cette opération rééquilibre le portefeuille de titres à revenu fixe.
Conclusion
Les marchés obligataires et boursiers du monde entier ont été volatils ces dernières semaines. Nous voulons être agiles et avoir la capacité de saisir les opportunités qui se présentent. C'est pourquoi nous avons vendu une petite partie de notre portefeuille d'obligations HQ. Toutefois, nous maintenons notre légère surpondération des obligations et notre préférence pour les obligations HQ par rapport aux obligations HR. Les liquidités supplémentaires dans notre portefeuille peuvent alors être utilisées pour agir rapidement en cas de besoin.
Erik Joly
Chief Investment Officer