L'offre excédentaire pèse sur les prix du pétrole en 2025

Les prix du pétrole restent volatils en 2025. La demande est confrontée aux tensions commerciales et au ralentissement de la demande en Chine, tandis qu’une hausse de la production de l'OPEP+ fait craindre une offre excédentaire. Par conséquent, les prix devraient diminuer, reflétant les conditions incertaines du marché.
Inquiétudes sur la tendance de la demande
Les perspectives de la demande de pétrole en 2025 se heurtent à des difficultés dues à une combinaison de facteurs géopolitiques et économiques. Après un ralentissement en 2024, la demande devrait se redresser légèrement, mais l'émergence d'une guerre commerciale a jeté un doute important sur ces projections. Il était initialement prévu que la demande progresse de 1 million de barils par jour (mb/j) pour 2025, mais la guerre commerciale pourrait réduire ce chiffre à 0,7 mb/j.
Le rôle réduit de la Chine sur le marché mondial du pétrole est l'un des principaux facteurs contribuant à cet affaiblissement de la demande. Autrefois moteur de la hausse de la demande, la contribution de la Chine a chuté de manière significative, passant de 70 % à seulement 20 %. Ce déclin est en grande partie dû à un ralentissement économique et à des changements structurels au sein du pays. Par exemple, en raison de l'électrification des transports, les véhicules électriques représentant désormais 50 % des ventes, ce qui réduit la dépendance à l'égard du pétrole. De même, l'expansion du réseau ferroviaire à grande vitesse, qui concurrence le transport aérien, contribue également à la réduction de la demande de pétrole. En outre, la Chine domine la production de panneaux solaires (95 % de la production mondiale) et la production de turbines éoliennes (60 %), ce qui témoigne de son orientation vers les sources d'énergies renouvelables.
Enfin, un éventuel accord nucléaire entre les États-Unis et l'Iran pourrait accroître les exportations iraniennes et exercer une pression à la baisse supplémentaire sur les prix du pétrole au second semestre.
Craintes de surabondance de l'offre
De manière surprenante, l'OPEP+ a décidé d'augmenter sa production. Cette décision intervient malgré la chute des prix, les prévisions de baisse de la demande et la guerre commerciale menée par les États-Unis qui pèse sur les prix du pétrole. La décision de l'OPEP+ a semé l'incertitude sur le marché, faisant craindre aux investisseurs une surabondance de l'offre de pétrole au cours de l'année à venir. Aux États-Unis, cependant, les producteurs de pétrole de schiste éprouvent des difficultés à augmenter leur production aux niveaux de prix actuels. Bien que l'administration américaine soutienne le forage, le prix est le principal facteur qui influence l'augmentation de la production. Des études indiquent que les producteurs de pétrole de schiste ont l'intention de réduire légèrement leurs investissements, à moins que les prix du pétrole n'atteignent 89 dollars par baril (USD/b), ce qui limite le potentiel d'expansion.
La combinaison de la hausse de la production des pays de l'OPEP+ et de l'affaiblissement de la croissance de la demande entraîne une tendance à la baisse des prix du pétrole. Par conséquent, les prévisions pour le prix du Brent * à la fin de 2025 ont été ajustées à 60 USD/b, avec des attentes qui pourraient descendre jusqu'à 58 USD/b au début de 2026. Par la suite, nous nous attendons à ce que le prix oscille entre 60 et 70 USD/b
*Brent : variété de pétrole dite « brute de mer du Nord », le Brent est la variété de référence en Europe