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Elections législatives françaises, conséquences pour les marchés financiers

Avec un taux de participation estimé à 67%, le plus élevé depuis 1997, le premier tour des élections législatives françaises a rendu son verdict hier soir : le Rassemblement national (y compris l'association LR-RN) a obtenu 33% des voix, suivi du Nouveau Front populaire avec 28%, d'Ensemble pour la République avec 21% et de Les Républicains avec 10%. Les autres partis ont obtenu moins de 5 %.

Les prévisions des instituts de sondage indiquent, en termes de sièges, que le Rassemblement national pourrait obtenir une majorité relative, voire absolue. Toutefois, ces estimations doivent être interprétées avec prudence en raison d'un grand nombre de triangulations potentielles, de demandes de rappel et de consignes de vote, et d'un taux de participation qui pourrait évoluer. 

Impact sur les marchés

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, au vendredi 28 juin à la clôture, les performances des différentes classes d’actifs sont les suivantes. Sur les actions, le CAC 40 recule de 6,3% et l’Eurostoxx 50 baisse de 3% alors que les marchés américains et émergents progressent respectivement de 2,2% et 1,6%. Sur les obligations d’Etat, le taux 10 ans français est passé de 3,10% à 3,3%. Dans le même temps, la prime de risque sur les obligations de l’Etat français, mesurée par l’écart entre les taux 10 ans français et allemand, s’est détériorée pour atteindre 80 points de base. Enfin, l’euro-dollar est resté relativement stable, autour de 1,07. Les élections législatives affectent donc principalement les actifs français.

Lundi à 12h00, les marchés asiatiques évoluent peu, le Japon progressant de 0,52% (indice Topix). En Europe, l'Eurostoxx 50 est en hausse de 0,7 %, tandis que le taux 10 ans français se stabilise à près de 3,3 %. Par ailleurs, l'EUR/USD s'est redressé jusqu'à 1,0755.

Politique d’investissement

Notre politique d’investissement reste inchangée. Nous surpondérons légèrement les actions et les obligations, considérant toujours le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, soutenue par les Banques centrales, comme le plus probable. Au sein de l’allocation actions, nous préférons les actions américaines aux actions européennes et conservons une diversification sur les marchés émergents.

L'importance de la diversification

Il convient de rappeler deux principes d'investissement fondamentaux. Tout d'abord, la diversification géographique et sectorielle permet généralement d'absorber les chocs liés à l'incertitude politique, comme celle-ci, qui n'affecte principalement que les actifs français. A titre d'exemple, les actions françaises représentent moins de 20% de notre portefeuille dynamique et les actions internationales près de 50%. Par ailleurs, l'histoire récente nous enseigne que si l'incertitude politique génère de la volatilité à court terme, elle ne remet généralement pas en cause la dynamique engagée. En effet, depuis 2016, malgré de nombreux chocs d'incertitude politique tels que le Brexit, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, le S&P500 et le CAC40 ont gagné respectivement 165% et 106% (jusqu'à fin 2023). 

Nous continuons à suivre de près la situation et restons déterminés à soutenir nos clients pendant cette période d'incertitude.

Oliver Raingeard de la Bletière
Responsable de la stratégie actions mondiales

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