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Ignace Schops, ambassadeur international du climat aux racines campinoises

Tomorrow
Ignace Schops est un véritable ambassadeur du climat. Il est surtout connu pour être le fondateur et la force motrice du parc national de la Haute Campine. En 2017, il a été désigné comme l'un des 25 Belges les plus influents au monde. Son succès repose sur le modèle de la (re)connexion, qui tente de (re)connecter la nature et la société.

En résumé

  • De l'informaticien au chevalier du climat
  • (Re)connexion de l'homme et de la nature
  • La nature est rentable

Ignace Schops est un ambassadeur du climat par excellence : protecteur de la nature et de l’environnement, expert dans le domaine de la biodiversité et de la préservation des paysages, auteur et fondateur du parc national de la Haute Campine. Il jouit également d’une grande considération au-delà des frontières de notre pays. La preuve en est son adhésion au Climate Leadership Corps d’Al Gore. En 2017, il a été élu l’un des 25 Belges les plus influents au monde.

Ignace Schops (Heusden-Zolder, 1964) a commencé par étudier l’informatique, mais sa fascination pour la nature, en particulier pour les reptiles, l’a conduit à opter pour une formation « verte ». Il a surtout été très apprécié pour son travail de pionnier dans la réalisation du Parc National Haute Campine. Le succès de son travail est basé sur le modèle de (re)connexion, qui tente de (re)connecter la nature et la société. Ce modèle est basé sur quatre principes : la (re)connexion de la nature à la nature, des personnes à la nature, de l’économie à la nature et de la politique à la pratique.

IgnaceSchops

La nature peut vraiment être rentable

Ignace Schops explique que son principal atout est de pouvoir transposer correctement la nature en termes de rendement et d’argent, ce qui permet de disposer d’un meilleur accès aux entrepreneurs et aux politiques. Car la nature est rentable, souligne-t-il souvent. Tant que tout le monde ne saura pas qu’il existe en Belgique un parc national qui s’est rentabilisé en trois ans, rapporte chaque année des millions d’euros de recettes fiscales et a permis de créer 5 000 emplois, il continuera à faire passer ce message. Il veut construire des ponts à l’ancienne entre des personnes qui, sous des dehors politiques ou activistes, aspirent finalement tous à la même chose : un monde meilleur pour demain.

Son modèle est simple, estime-t-il. Dans une zone naturelle, les gens doivent pouvoir se promener, sortir leur chien, découvrir un centre de visiteurs... Et cela crée une pression problématique sur la nature. Dans son approche, les centres de visiteurs sont déplacés vers la région environnante. Au départ de cette zone d’impact, des promenades à pied, à vélo et à cheval sont notamment organisées. L’horeca local devient ainsi l’ambassadeur du parc national, car ce système lui permet de survivre.

Ignace Schops est convaincu que ce modèle de (re)connexion rapporte bien plus que ce que les pouvoirs publics y injectent. « Nous sommes la meilleure banque en Flandre. Nous réalisons 190 millions d’euros de chiffre et occupons 5 000 salariés par an. Chaque euro investi par les pouvoirs publics rapporte parfois jusqu’à 42 euros. Voilà qui prouve que la protection de la nature ne doit pas nécessairement coûter cher », déclarait Ignace Schops au journal De Tijd.

Traduire la politique de la nature en termes économiques

Son atout est clair : traduire la politique relative à la nature en termes économiques, un langage que les politiques et les chefs d’entreprise comprennent. Selon lui, les défenseurs de la nature et du climat devraient-ils devenir un peu plus des hommes d’affaires ? « Je pense que nous pouvons et devons réfléchir de manière plus tactique, sans pencher dans cette direction », répond-il à cette question dans De Tijd. « Les garçons et filles de la nature sont encore trop souvent perçus comme des porteurs de keffieh, barbus et pieds nus, qui veulent tout interdire. Nous n’avons peut-être pas assez insisté sur le fait que la biodiversité ne se limite plus aux fleurs et aux abeilles. Le sol s’appauvrit lui aussi, de sorte que vos carottes et pommes de terre sont également menacées. Nous sommes concernés nous aussi. »

Pourtant, les politiques soulignent souvent qu’une politique climatique poussée coûte énormément d’argent, que l’on ne peut dépenser cet argent qu’une seule fois et que l’on doit donc faire des choix. « La question n’est pas : est-ce faisable, mais bien : est-ce nécessaire ? Lorsque la pandémie de coronavirus a éclaté, nul n’a posé la question de savoir si nous pouvions payer toutes les mesures. Nous le faisons parce que c’est nécessaire. Pour le changement climatique, c’est évidemment bien plus difficile. Il s’agit d’un meurtrier inodore et incolore, si bien que les gens pensent que nous pouvons attendre encore un peu. »

Reste à savoir comment convaincre les citoyens alors qu’ils sont d’ores déjà massivement contre une taxe kilométrique ou un compteur d’électricité numérique. Selon Ignace Schops, nous avons beaucoup à apprendre de notre approche de la crise sanitaire : « À notre grand étonnement, nous avons découvert que nous pouvions mettre un vaccin au point en 9 mois au lieu de 39. Nous avons changé notre comportement, ce que personne n’aurait imaginé. Et nous n’avons pas discuté du coût : nous l’avons simplement fait. Plus encore : nous avons écouté la science. »

Ignace Schops n’a-t-il jamais envisagé de marcher sur les traces de son père, mineur devenu conseiller communal, et de s’engager lui aussi en politique ? « J’ai promis à ma femme de ne jamais faire de politique », explique-t-il, « mais de nombreux analystes affirment que je me suis peut-être penché davantage sur la politique que la plupart des mandataires politiques. Mon point fort est que je parviens à enthousiasmer les gens. Je n’ai pas de couleur, mais je donne une voix à la nature. »

La nature donne de l'énergie et de la paix

La plus grande source d’énergie d’Ignace Schops, ce sont les moments qu’il passe dans la nature. Selon lui, son acte le plus héroïque date de l’époque où, dans le cadre de sa profession d’herpétologue, il a découvert la plus grande population flamande de crapauds accoucheurs dans un cimetière à Borgloon. Mais à l’époque, la commune avait décidé de stabiliser l’église et il fallait enlever les anciennes tombes. C’est précisément sous ces tombes que se trouvaient les crapauds. Le 1er novembre de cette année-là, il a disposé sur toutes les tombes vides des fleurs fraîches qu’il avait payées de sa poche, afin de convaincre la commune de les conserver. Il est finalement arrivé à ses fins. En parlant de passion et d’engagement...

Aujourd’hui, Ignace Schops n’a plus beaucoup de temps à consacrer à la nature, sauf quand il part en vacances en France ou en Italie. « Je réalise alors une étude sur le repeuplement des vautours fauves ou sur le loup des Apennins. Ou le matin avant le petit-déjeuner, je recense les serpents et lézards. Cela m’apaise complètement. »

Signalons enfin qu’il fait partie du Club de Rome, une fondation privée créée par des scientifiques européens pour faire part de leurs inquiétudes quant à l’avenir de la planète et encourager les gouvernements à agir. Il est actuellement directeur du programme Regionaal Landschap Kempen en Maasland (Paysage régional Campine et Pays mosan) et a été nommé président du Conseil de Europarc Federation, le réseau européen pour le patrimoine naturel et culturel, en 2014.

En outre, il a décroché de nombreuses distinctions, dont en 2008 le « Prix Nobel vert » et le Goldman Environmental Prize pour la création du Parc national de la Haute Campine. Par ailleurs, il a reçu un doctorat d’honneur de l’Université de Hasselt pour son engagement international en faveur de la biodiversité et de l’entrepreneuriat. Il est également membre à part entière de l’EU chapter du Club de Rome et vice-président de l’asbl Natuurpunt.

Ignace Schops était un orateur invité à Tomorrow, l'événement exclusif d'ABN AMRO Private Banking sur l'investissement durable, le 12 mai 2022.

Écoutez ici une interview d’Ignace Schops.

Plus d’informations :

https://www.tijd.be/dossier/ontbijt/ignace-schops-als-ik-echt-wil-ontspannen-ga-ik-slangen-tellen/10292383.html

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